Profitant de quelques jours de  vacances au cœur de la Venise verte, Mr Loyal votre serviteur décide de découvrir les alentours.


Pour mon périple, je passe acheter à l’office de tourisme une carte IGN pour me diriger à travers ce labyrinthe de verdure. Et aussi un topo-guide, très bel ouvrage rempli d’informations sur l’histoire, les traditions, la faune, la flore… toutes les choses à ne pas louper de ce beau territoire. Au détour d’un chemin j’aperçois un champ rempli de plantes à haute tige qui aiguisent ma curiosité. Un homme occupé à tailler ces plantes me renseigne : « Vous êtes dans un champ d’Angélique. Cette plante que l’on cultive ici s’appelle l’Angelica archangelica (anciennement Angelica medicinalis), de la famille des ombellifères ou apiacées.

A.Bodet
angelique-niort-marais-poitevin

Mais pourquoi ce nom ?

Elle doit son nom “d’herbe des anges” à ses prétendues vertus magiques. On dit que c’est une plante qui liquéfie le sang. Elle était autrefois utilisée pour provoquer des hémorragies internes chez les femmes. D’où son autre nom “d’herbe faiseuse d’anges“.

En 1603, l’angélique fut utilisée pour lutter contre la peste qui sévit à Niort et provoqua la disparition d’1/3 de la population. Dans la tradition populaire, on disait que le nom d’archangélique qu’elle portait à la Renaissance venait du fait qu’un archange avait visité un moine endormi pour lui révéler que la plante pouvait guérir de la lèpre et de la peste. On lui attribuait aussi le pouvoir de guérir de la rage.

Enfin, l’angélique est une plante médicinale et aromatique de la même famille que le persil et l’anis. Le parfum rappelle celui de la gentiane, de la menthe et du génépi. Toutes les parties de la plante sont comestibles.

Quelle est son origine ?

C’est une plante dont on a du mal à déterminer l’origine. Elle semble venue du froid, sans doute originaire du nord de l’Europe et de l’Asie du Nord. Ou encore d’Europe méridionale.  Elle a été introduite au 12ème siècle par les moines qui ont aménagé le Marais poitevin. Elle est encore cultivée dans le marais sur le bord de Sèvre et le long des canaux.

A.Bodet

Je la trouve très élégante…

Elle pousse à l’état sauvage mais se cultive également. Elle fait partie des plantes bisannuelles et se récolte en été. Elle peut atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur.
Elle possède des feuilles à long pétiole, finement divisées et poilues sur leur face inférieure. Les fleurs sont disposées en une grande ombelle. Les fleurs sont verdâtres.
Elle apprécie une terre plutôt humide et riche en humus, d’où son installation dans le marais.
Elle demande peu d’entretien et n’est pas sensible aux maladies.

Collection Parc interrégional du Marais poitevin et Office de tourisme.

A quelle fin est-elle utilisée ?

En gastronomie l’angélique entre dans la composition de nombreux gâteaux.
Les plus belles tiges d’angélique coupées au ras du sol sont utilisées en confiserie. Les tiges plus fines servent à confectionner du sirop, des bonbons, des compotes et des confitures. Les feuilles tendres peuvent être utilisées fraîches pour aromatiser salades et potages.

Elle fait également partie de la composition de plusieurs liqueurs universellement célébrées, comme la Bénédictine et la Chartreuse. Elle entre dans la fabrication de certains gins, vermouth et, dit-on (puisque, dans ce cas, il s’agirait d’un ingrédient secret), de certains vins de type muscat produits dans la vallée du Rhin…
Les graines et les racines sont également souvent employées en infusion : elle facilite le transit intestinal. Il suffit de couper les ombelles après la floraison (au mois de juin) et de les faire sécher. Distillées, on obtient des huiles essentielles destinées à l’aromatisation.

Très intéressant… Et en dehors de la gastronomie ?

Ces mêmes huiles essentielles entrent dans la fabrication de produits cosmétiques : savons, shampoings, crèmes et baumes. L’angélique est tonifiante et anti-stress.

Cette plante est réputée pour ses vertus médicinales. Ses feuilles, ses racines et ses graines sont utilisées en phytothérapie contre la fatigue et les problèmes de digestion, notamment les spasmes intestinaux.

Virginie Pégoraro

Il semble qu’elle soit un produit phare et qu’elle soit importante dans l’imagerie du marais !

Effectivement, on parle d’elle comme la plante emblématique du Marais. Elle fait encore aujourd’hui l’objet d’un commerce relativement important. Notamment à Niort et ses environs où de nombreuses entreprises du secteur la cultivent et mettent à l’honneur en cuisine : tiges confites, liqueur, confiture, compote, etc.

Il existe une association dans le Marais poitevin, dont je suis l’un des membres, qui organise sa promotion ainsi que la visite des champs d’angélique, en été. C’est l’association de promotion de l’Angélique Niort Marais poitevin.
Tous les ans au mois de mai, dans la commune de Bessines, une fête de l’angélique permet de rassembler les artisans et amoureux de cette plante.

Voilà Mr Loyal, ai-je répondu de manière satisfaisante à votre curiosité ?

Au-delà de mes espérances, je vous remercie…
Permettez-moi de vous souffler une appellation pour cette gracieuse, romanesque et aventureuse plante qui m’inspire  “Angélique marquise des plantes” !!!

Magnifique !, me dit-il, et si vous voulez en déguster vous en trouverez dans la plupart des magasins de produits régionaux, les épiceries, les boulangeries et offices de tourisme du Marais poitevin. »

Sur ce, je le remercie et reprends ma route carte en main, à la découverte des trésors de la Venise Verte.
Suite au prochain épisode…

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