Détail de l'itinéraire
Description
Les années sombres – La collaboration française
Distance :2,7 km
Votre itinéraire
Étape 1 : Préfecture, 4 rue Duguesclin. Les préfets de Vichy.

La dictature de Pétain s’appuie sur une fonction publique épurée : Juifs, francs-maçons, adversaires politiques sont révoqués. Dès 1941, la quasi-totalité du corps préfectoral est renouvelée. Un serment de fidélité personnelle à Pétain est exigé. À Bouché-Leclercq succèdent Roger-Machart (11/41-02/1943), Chopin (02/43-10-43) révoqué par Laval, enfin Monzat (02/43-01/44) et Gomot, deux collaborateurs zélés. L’autorité préfectorale est renforcée par la suppression des conseils généraux élus et la nomination des maires des communes de plus de 2 000 h. Tous les services locaux de l’État sont placés sous leur tutelle. Eux-mêmes dépendent de préfets régionaux institués en avril 1941 par Vichy, en l’espèce le vice-amiral Louis Bourgain, Préfet de la Vienne et de la région de Poitiers jusqu’en 1944. Il incombe aux préfets de faire appliquer les lois de Vichy et les ordonnances des Allemands.
Étape 2 : Ancien Commissariat de Police, 83 rue Saint-Jean

Étatisée par Vichy, la police rafle les Juifs de Niort et traque les résistants en lien avec la police d’Angers, les Brigades spéciales de Paris et la Section des Affaires politiques (SAP) de Poitiers (22e Brigade de sûreté) du commissaire Bernard Rousselet associée à la Sipo-SD. Le commissariat est devenu un lieu de tortures. Expérimentée sous le commissaire Georges H. dès 1941, interdite par le commissaire Louis Bernard fin 1942, la torture est réintroduite sous le commissaire Jean L. fin 1943. L'inspecteur-chef Georges R. en est l’instigateur. La « salle de torture » est au 2e étage. Les hurlements des victimes sont entendus dans tout le voisinage jusqu'à la place de l'Hôtel de Ville. Le 4 mai 1944, les policiers de la SAP torturent les résistants communistes cheminots Raymond Paquet et Meunier, lequel brise une vitre en voulant se jeter par la fenêtre pour abréger ses souffrances.
Étape 3 : Caserne de Gendarmerie, 23 rue du général Largeau

Dirigée par le commandant de la compagnie départementale des Deux-Sèvres et chef d'escadron, Roger Dorin, la gendarmerie intervient en zone rurale et dans les communes périphériques aujourd’hui rattachées à Niort (Souché, Saint-Pezenne, Saint-Florent, Saint-Liguaire). Ses missions sont identiques à celles de la police. Bien qu’affilié à l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA, issue de l’armée d’armistice dissoute en novembre 1942), Dorin, vichysto-résistant, obéit jusqu’au bout aux ordres du régime et mène à bien, avec la police, la rafle des Juifs français du 31 janvier 1944.
Étape 4 : Palais de Justice, 2 rue du Palais

La magistrature est épurée et des hommes sûrs sont nommés aux postes clés. De 1941 à 1944, le Procureur de l’État français à Niort est Pierre B. de F., pétainiste et collaborateur zélé. L’activité du tribunal correctionnel augmente très fortement sous l’Occupation, alimentée, dans un contexte de pénurie, par la multiplication des vols, les infractions à la législation sur le ravitaillement (hausses illicites, marché noir), la politique d’ordre moral de Vichy (répression accrue de l'adultère et de l'avortement), et les condamnations de résistants, ces derniers étant généralement récupérés par les Allemands, fusillés ou déportés. La justice se montre plus sévère (moins de sursis et des peines fermes plus lourdes), notamment à l’encontre des catégories sociales modestes, salariées, et surtout des femmes, beaucoup plus nombreuses à être jugées qu’avant-guerre.
Étape 5 : Hôtel de Ville, 1 place Martin Bastard

Émile Panou, médecin, domicilié 15 rue de Ribray, élu maire le 20 mai 1935 sur une liste d'"Entente républicaine" de centre droit, se rallie au régime de Vichy. Le 10 février 1941, il est maintenu Maire de Niort par arrêté ministériel. En juin 1941, le Conseil municipal décide le changement de nom de l'Avenue de Paris en Avenue du Maréchal Pétain. Le 4 juin 1943, Panou est nommé membre du conseil départemental institué par Laval. Il est révoqué par la Résistance en septembre 1944.
Étape 6 : Siège du Parti Populaire français (PPF), 1 av. de la Quintinie (av. des Martyrs de la Résistance).

Le Parti Populaire Français (PPF) est fondé en 1936 par Jacques Doriot, ancien dirigeant du Parti communiste français (PCF), dont il a été exclu en 1934. C’est avant-guerre un parti d’extrême-droite. Sous l’Occupation, il devient un parti collaborationniste. Les collaborationnistes adhèrent à l’idéologie nazie, et font de la surenchère par rapport au régime de Vichy, en voulant aller plus loin dans la collaboration. À son apogée en novembre 1942, en France et en Afrique du Nord, le PPF aurait rassemblé 40 à 50 000 adhérents. Dans les Deux-Sèvres, ses effectifs sont de l’ordre de 80 adhérents. Le PPF dispose de groupes paramilitaires et forme les Groupes d’Action pour la Justice sociale (GAJS) pour traquer les réfractaires au Service du Travail obligatoire (STO).
Étape 7 : Siège du Rassemblement national populaire (RNP), 26 rue du Rabot

Le Rassemblement National Populaire (RNP) est fondé par l’ex-socialiste Marcel Déat en février 1941. C’est le second grand parti collaborationniste, disposant à son apogée de 20 à 30 000 adhérents, dont environ 80 dans les Deux-Sèvres. Il dispose de groupes paramilitaires et participe avec le PPF à la création en 1942 du Comité ouvrier de secours immédiat (COSI) qui vient en aide aux victimes des bombardements alliés, notamment en leur distribuant des biens pillés dans les familles d’origine juive. Le 30 avril 1944, le local du RNP est détruit par un attentat de la Résistance.
Étape 8 : Siège de la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme (LVF), 29 rue Ricard

Créée à Paris le 6 juillet 1941 à l’initiative des mouvements collaborationnistes, la Légion des volontaires français contre le Bolchevisme (LVF) constitue une association organisant le recrutement de volontaires pour combattre en URSS, aux côtés des forces de l’Axe. Il y aura 20 000 candidats et 6 500 retenus jusqu’en 1944. Ils constituent un régiment d’infanterie de Wehrmacht (IR 638), que rejoint Jacques Doriot de 1941 à 1944. En France, l’association des Amis de la LVF participe à la propagande nazie ; elle compte 200 adhérents dans les Deux-Sèvres. Fin 1944, les survivants de la LVF seront incorporés à la Division SS Charlemagne composée de Waffen-SS français. Il y eut au total plus de 22 000 Français à s’engager dans des formations militaires allemandes.
Étape 9 : Ancien cinéma Rex, 7 esplanade de la République. Propagande du mouvement Collaboration.

Le groupe Collaboration, fondé en février 1941 et dirigé par l’écrivain Alphonse de Châteaubriant, compte environ 42 000 adhérents et s’adresse surtout aux notables et aux milieux des arts et des lettres. Il organise dans toute la France des conférences et la projection de films de propagande. À son initiative, le 15 avril 1943, un universitaire allemand, le professeur Friedrich Grimm, dans le cadre d’une tournée nationale qui aurait touché plus de 50 000 auditeurs, donne une conférence au cinéma Rex « devant de nombreuses personnalités du département et de l’armée d’occupation » selon la presse collaboratrice. Le 13 octobre, toujours au Rex, le RNP fait projeter le film « Le Président Kruger » qui dénonce l’attitude des Anglais pendant la guerre des Boers en Afrique du Sud (1899-1902).
Étape 10 : Siège de la Milice française de Vichy, 1 esplanade de la République

La Milice française est issue du Service d’Ordre légionnaire (SOL), créé en 1942 par Joseph Darnand pour réunir les éléments les plus radicaux de la Légion française des combattants. Fondée en janvier 1943 par décision de Pétain et Laval, dirigée par Darnand, autorisée en zone Nord en janvier 1944, elle réquisitionne le siège de l’Automobile Club de Niort. Forte de 30 000 adhérents, elle dispose d’une organisation paramilitaire, la Franc-Garde, qui combat les maquisards aux côtés des Allemands. En 1944, ses cours martiales font fusiller 200 résistants. Les collaborationnistes dans les Deux-Sèvres rassemblent au total 450 personnes. Comme partout, ils ont été un vivier de délateurs et d’agents doubles au service de la Sipo-SD. Des collaborationnistes entrent au gouvernement de Vichy, et en 1944, Darnand est nommé responsable du maintien de l’ordre. Vichy devient un « État milicien ». (DT)
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