La commune est mentionnée pour la première fois en 904 dans un acte de l’abbaye de Saint-Maixent sous le nom de Vicaria Calriacinse. Le protestantisme poitevin, ancré à Chauray dès 1559, est la victime au XVIIème siècle des Dragonnades à l’image de Jacques Chalmot, seigneur du château des Deffends, contraint d’héberger les soldats du roi, puis forcé à l’exil à La Haye où il écrit ses mémoires (1650 pages conservées à la bibliothèque de la Société du Protestantisme Français). Au milieu du XIXème siècle, on compte 600 calvinistes sur 900 habitants. Le temple protestant est bâti en 1854 à partir d’un plan dressé par un architecte parisien. Pour rappeler ce passé historique, le blason municipal emprunte celui de Jacques Chalmot. Cet ancien bourg rural, situé au sommet d’un coteau dominant la Sèvre Niortaise et proche de l’A10 et l’A83, est aujourd’hui la deuxième ville la plus peuplée de la Communauté d’Agglomération de Niort et la plus riche des Deux-Sèvres accueillant le siège d’entreprises d’envergure nationale (la mutuelle de la MAAF, les laboratoires Boiron, ECE – constructeur du cœur électrique de l’airbus A 380). De 1988 à 2010, avec l’aide de l’architecte niortais Hervé Beaudouin, elle entreprend un grand projet de réaménagement et d’identification du centre bourg ancien (temple, école de musique, bibliothèque, Centre Multimédia, logements du bas des Combes et mairie). Le vieux Chauray conserve ainsi sa simplicité originelle et le circuit des Bords de Sèvre, inspiré de l’ouvrage de Guy Trouvé Les Gardiens de mémoire et inauguré en 2005, réserve aux promeneurs sur 3,7 km un cadre champêtre et ombragé : aménagement de sept hectares de prairies en chemins et mise en valeur du petit patrimoine (pont médiéval, le lavoir dit de la Sablière, le Chemin Vieux…, mini-parc à daims). Cet aménagement a été financé par le 1 % paysage et développement provenant de la construction de l’A 83 (valorisation paysagère, de développement économique et touristique des territoires traversés par une autoroute).
La commune est détentrice du label national Villes et Villages Fleuris (deux fleurs).
Que voir à Chauray ?
01. L’église Saint-Pierre
Son patronyme indique une création carolingienne. Au Moyen Age, sa cure est à la nomination du prieur de Saint-Gelais. L’église est sans doute remaniée à la fin du Moyen Age. Des fragments d’architecture de style gothique subsistent. Pendant les guerres de Religion, elle est en partie détruite par les protestants et achetée par Pierre Corbin à la Révolution. En 1843, elle est donnée à la commune, puis reconstruite en 1882, sauf son clocher. Le monument est inscrit en 1991 et restauré un an après. Le dallage est rabaissé proche de son niveau d’origine pour laisser apparaître la base des colonnes-contreforts de l’abside. L’édifice est composé d’une nef unique à trois travées. La chapelle nord est dotée d’un bénitier disposé de telle façon à vouloir créer un espace baptismal. Son abside est voûtée en cul-de-four. Les vitraux datent de la fin du XIXème siècle. Un rondel est ajouté dans la verrière axiale où figure le buste de saint Pierre aux clefs, titulaire de l’église. Une pierre ornée d’une croix, elle-même inscrite dans un cercle incisé de dents de scie, est réemployée dans le mur sud, à droite de l’entrée. Son origine est peut-être pré-romane.
02. Le Temple de Chauray
En 1844, la commune affecte une partie du cimetière protestant pour l’élévation de l’édifice. Sa construction est possible dix ans après grâce à une souscription municipale, à un impôt extraordinaire et à une subvention de l’Etat. Son plan est en forme de trèfle. Le temple est abandonné en 1970, mais la ville obtient en 1988 un engagement financier pour sa réhabilitation lors de la visite du ministre de la culture François Léotard. Depuis 1989, le monument, géré par la commune, est un lieu d’expositions et de concerts. Sa restauration date de 1990.
Autres curiosités à voir :
- Le château de Chaban du XIXème siècle (chapelle gothique)
- La Roche du Montet (demeure bourgeoise du XIXème siècle)
- Les cimetières protestants
- Le monument commémoratif André Bellot