Cette semaine, l’Office de Tourisme vous livre le quatrième article de sa série de portraits de personnalités du cru ayant marqué de leur empreinte l’histoire locale, voire nationale.



Le personnage, que nous croquons aujourd’hui, se nomme Giovanni Ubaldo Panzani, fondateur à Niort d’une petite affaire familiale de pâtes alimentaires devenue multinationale !

Pixabay – Oldmermaid
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Giovanni Ubaldo Panzani, né à Florence en 1911, fils de commerçants italiens immigrés, arrive à Niort en 1929.
Naturalisé français, il se fait appeler Jean. Sa carrière d’expert-comptable est interrompue par la guerre. Blessé et démobilisé en 1940, il rejoint les siens à Niort.
S’inspirant d’une longue tradition familiale, ses parents ayant été à la tête d’une fabrique de pain en conserve, il élabore sa première recette de nouilles fraîches à base de farine rue du Maréchal-Leclerc, dans le grenier de ses beaux-parents ; la semoule étant introuvable pendant l’Occupation, la matière première délivrée par des bons d’approvisionnement et les pâtes vendues au consommateur en échange de tickets. 

Je les fabriquais à la main. Il me fallait six heures pour produire vingt kilos, puis je les livrais à bicyclette


Sa confection artisanale était séchée sur des dossiers de chaises. Puis, il installe un atelier rue Baugier suite à l’engouement des Niortais pour ses pâtes alimentaires artisanales. Il est épaulé par deux apprentis et un ouvrier.

Engin Akyurt
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En 1946, ne trouvant pas de terrain libre pour s’agrandir, il élit domicile à Parthenay avec son épouse Marcelle (-2001), dans une ancienne usine à chaussures bombardée, avenue Victor Hugo, face à la gare, qu’il équipe de quatre chaînes automatiques de production grâce à un ami, côtoyé en pension, fils de constructeur et importateur de machines alimentaires. Sa fille Françoise lui inspire le nom de sa première marque : “Francine”. Ses camions de transport sont fabriqués par le carrossier Heuliez, à Cerizay.  En 1950, est fondée la société Pasta Panzani. Il est le premier à commercialiser sa fabrication sous cellophane claire, une mini-révolution dans le packaging des pâtes alimentaires dominé alors par l’emballage en carton ; le consommateur pouvant désormais voir le produit avant de l’acheter. De plus, son paquet contient 500 grammes contre 250 grammes dans du carton. Un logo aux couleurs de l’Italie est créé. Il se dote de vastes entrepôts en rachetant chemin des Loges, l’ex-conserverie de petits pois Pepy. 1952 est l’année du lancement de sauces tomates en boite. 

La marque est en 1960 la troisième de France avec une production de 90.000 tonnes et une croissance de 25-30 % par an bien que la société soit en régime de prix contrôlés. L’entreprise compte plus de 300 salariés et devient n°1 national, face aux 425 fabricants concurrents, en fusionnant entre 1960 et 64 avec Pâtes la Lune, puis Régia Scaramelli afin de renforcer sa stratégie d’implantation rapide dans le nouvel univers de la grande distribution. L’enseigne intègre ensuite le portefeuille de la semoulerie de Saint-Just pour se diversifier. 

Mûrit alors le projet de création d’une nouvelle unité de fabrication. Mais, après plusieurs années de négociations avortées avec les élus, il transfère son siège à Lyon en 1967. Seul subsiste à Parthenay le dépôt du chemin des Loges intégré par la suite au groupe BSN-Gervais-Danone, avant sa fermeture définitive en 1998. Giovanni aura vécu à Parthenay “Les plus beaux moments de (sa) vie”.
En 1973, la société est rachetée par le groupe Danone, puis, deux ans après, naît le slogan “Des pâtes, des pâtes, oui mais des Panzani !” et le célèbre Don Patillo qui accompagne les campagnes publicitaires pendant 25 ans.

Panzani
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Dans les années 90, elle devient le leader du marché des pâtes en France grâce à sa gamme complète de pâtes sèches et fraîches, à la naissance des bases culinaires avec Tomacouli, de la première sauce Spagheto en 1989 et des pâtes Cuisson Rapide en 1996. 
En 1997, Panzani rejoint le portefeuille de Paribas Affaires Industrielles et devient n°1 des pâtes et des sauces en France et n°2 en Europe. 

Giovanni Ubaldo Panzani prend sa retraite à Saint-Didier-au-Mont-d’Or, près de Lyon. Il est inhumé à Parthenay, dans le caveau familial, en 2003. En 2005, la firme intègre le groupe Ebro Puleva, n°1 mondial du riz et n°2 des pâtes. Le chiffre d’affaires s’élève à 515 millions d’euros en 2010. Panzani est en 2015 la seconde marque préférée des français.

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